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Les Malices
“Malices” est le nom que nous, à Courir le loup garou, avons choisi pour catégoriser les êtres folkloriques avec lesquels les Canadiens interagissaient, pour les distingués des créatures magiques trouvées dans les contes. Cette catégorie contient, mais n’est pas limitée à, les feux follets, les loups-garous, les marionnettes et le Yâbe.

Ce terme a été trouvé dans le Dictionnaire des croyances et superstitions de Pierre DesRuisseaux. L’entrée se lit comme suit “Nom donné aux malfaisances des démons. On appelle histoire de malices les légendes fantastiques relatant les aventures de ces personnages redoutés de la mythologie populaire”1. Nous avons étendus l’utilisation de ce mot pour en faire un titre plutôt que de le limiter à une description de actions de ces êtres.
Contes vs anecdotes
Les contes sont les récits des conteurs. Ils puisent leur inspirations dans les contes de fées. On y retrouve les contes-type définis par la classification Aarne-Thompson. Plusieurs personnages s’y retrouvant n’ont pas de parallèles dans les anecdotes, comme par exemple les Aigles. Ils peuvent aussi jouer un rôle plus important dans les contes que dans le quotidien des habitants, comme les fées, qui sont presque inexistantes dans le folklore. Certains, comme le cheval blanc, semblent être sortis des contes pour s’incarner dans le folklore et se retrouvent aussi dans bon nombre d’anecdotes. Ce sont les contes qui nous ont fournis la carte nécessaire pour faire un voyage spirituel dans le folklore et le monde de nos ancêtres.
Les anecdotes sont le récits d’aventures qui peuvent être retracées à une personne ayant réellement vécu (ça m’est arrivé/c’est arrivé à ma soeur/à un tel/au fils d’un tel…). Ce sont les récits qui nous démontrent quels Malices peuplaient le paysage de nos ancêtres et nous explique comment les déjouer.
Marius Barbeau l’explique beaucoup plus clairement que je ne pourrais le faire “Les anecdotes populaires sont des récits oraux de composition inédite et récente ayant trait à des péripéties tantôt réelles, tantôt imaginaires, de la vie domestique. Se rapportant à des notions, à des croyances, à des institutions, à des coutumes ou des moeurs qui tombent en désuétude, elles prennent la forme de réminiscences personnelles ou de souvenirs communiqués et transmis. Elles sont d’ordinaire réputées véridiques dans le milieu où elles ont pris naissance. Radicalement différentes des contes populaires, qui sont la fiction anonyme d’époques révolues, les anecdotes se rapprochent de notre temps, tout en s’inspirant de sujets et de thèmes fort anciens. Elles sont, en quelque sorte, la petite histoire des événements de chaque jour ou la chronique obscure qui n’a pour dépositaire que la mémoire des foules ou le verbe des illettrés. Pour cette raison, elles reflètent
davantage la mentalité, le langage ou la tradition indigènes. Les récits anecdotiques sont multiples et variés, comme ils reflètent toutes les phases de l’existence. Ceux que nous avons déjà recueillis au Canada se groupent en deux catégories assez distinctes, suivant qu’ils s’inspirent (1) des croyances héréditaires ou (2) des moeurs contemporaines.”2
1 DESRUISSEAUX, Pierre. (1989) Dictionnaire des croyances et des superstitions. Éditions Triptyque. Montréal. 227 p.
2 BARBEAU, Marius, George MERCURE, Jules TREMBLAY et J.-E.-A. CLOUTIER. « Anecdotes populaires du Canada », première série, The Journal of the American Folk-Lore, vol. XXXIII, no. 129, (July-Sept 1920), p. 173 – 297.
A bit of vocabulary
The Malices
“Malices” [IPA: ma.lis] is the name that we at Courir le loup garou have chosen to categorise folkloric beings with which French Canadians interacted, so as to distinguish them from other magical creatures found in the contes [IPA: cɔ̃t] (folktales). This category contains, but is not limited to, the feux follets [IPA: fø fɔ.lɛ], the loups-garous [IPA: lu.ga.ru], the marionnettes [IPA: ma.rion.nɛt] and the Yâbe [IPA: jɑo:b] (dialect: Diable, Devil).

This term was found in le Dictionnaire des croyances et superstitions de Pierre DesRuisseaux (Dictionary of beliefs and superstitions, by Pierre DesRuisseaux). The entry is as follows “A name given to the malfeasances of demons. We call these fantastical legends relating to the supernatural beings found in popular myths ‘stories of malices’” (Translated from original by Erik Lacharity). We have extended the use of this word for the purpose of giving a group designation to these beings rather than be limited to short descriptions of them by their actions.
Contes vs anecdotes
Contes [IPA: cɔ̃t] are the stories recounted by the conteurs [IPA: cɔ̃tœr] (storyteller). They often take their inspiration from fairytales. In these we find tale types which are definable by their Aarne-Thompson folktale classification. Many characters found therein do not have parallels in the anecdotes [IPA: a.nɛk.dɔt] (anecdotes), such as the Aigles [IPA: ɛ.gl] (Eagles). Some have a more significant role in the contes than they do in the everyday life of the habitant [IPA: a.bi.tɑ̃] (French descendant inhabitant of New France) such as the fées [IPA: fe] (fae), who are almost non-existant in the folklore. Some, such as the cheval blanc [IPA: ʃəval.blɑ̃] (White Horse), have leaped out of the contes and inserted themselves in the folklore and can also be found in a number of anecdotes. It is the contes which have provided us with the necessary roadmap used in our spiritual voyages [IPA: vwa.jaʒ] (voyage) into the world of our folklore and that of our ancestors.
The anecdotes are tales of adventure which can be relayed to a historical person who once lived (this happened to me / happened to my sister / to such and such / such and such’s son…) These are the tales which speak to which Malices populated our ancestors’ world and explain to us how to safeguard against them.
Marius Barbeau said it far clearer than I could, saying “The folk-anecdotes are oral tales of recent original composition which take on a realistic unfolding, rather than imaginary, within everyday domestic life. They harken to ideas, beliefs, institutions, customs and habits which are falling out of usage. They can take the form of personal recollections or transposed memories from one person to the other. They are usually held to be truthful accounts from the locale of in which they took shape. Radically different from the folktale, which are anonymous fictions from a bygone era, the anecdotes are temporally closer to us, all the while inspiring themselves from ancient themes and subjects. They are, in some way, a little history of the more obscure day to day chronicles of life, which are at once repositories to the collective memory of the masses and the rustic’s elocution. For this reason, they reflect the thought, language and traditions of the people. The anecdotal tales are varied and manifold, as they reflect all which could ever be said. Those which we have already collected from Canada can be grouped into two distinct categories, those inspired (1) by hereditary beliefs and those inspired (2) by contemporary habits.” (translated from original by Erik Lacharity)
1 DESRUISSEAUX, Pierre. (1989) Dictionnaire des croyances et des superstitions. Éditions Triptyque. Montréal. 227 p.
2 BARBEAU, Marius, George MERCURE, Jules TREMBLAY et J.-E.-A. CLOUTIER. « Anecdotes populaires du Canada », première série, The Journal of the American Folk-Lore, vol. XXXIII, no. 129, (July-Sept 1920), p. 173 – 297.