Guérison

English will follow

Comme dans toutes sociétés, le peuple n’ayant pas accès à la médecine “moderne” avait tout de même  plusieurs méthodes pour se soigner. Chez les Canadiens français, ces méthodes se déclinaient ainsi:

*herboristerie et méthodes similaires

*magie sympathique

*dons

*sorcellerie

No description available.

Dans les ouvrages ayant une section traitant de la médecine traditionnelle, on retrouve un très grand nombre de recettes pour traiter les maux courants et plus graves. On utilise le plus souvent des herbes présentent dans l’environnement immédiat de la communauté sous forme de tisanes et de cataplasmes. Quelques fois, on recommande l’ingestion ou l’application de produits créés par l’homme, comme le pétrole ou l’eau de Javel. De toute évidence, dans une pratique moderne, il est essentiel de bien se renseigner et d’utiliser son jugement critique avant de reproduire quelque traitement que ce soit. De nos jours, on sait qu’il est dangereux de se badigeonner de pétrole pour guérir une brûlure, mais il faut se souvenir que bon nombres de plantes sont aussi déconseillées parce que dangereuses ou dépendant de notre état de santé. Cependant, il est possible de transformer ces méthodes en rituel. Par exemple, on recommandait d’utiliser une dilution d’eau de Javel afin de guérir les infections après l’accouchement1 (ne faites pas ça!!). Il serait donc approprié dans un rituel pour bannir la dépression post-partum ou accepter un accouchement difficile d’utiliser de l’eau avec quelques gouttes d’eau de Javel pour baigner une représentation de la personne avec un utérus ou de l’utérus lui-même. 

Il existait des gens qui étaient considérés comme des guérisseurs et vers qui la communauté se tournait pour obtenir de l’aide pour une maladie ou une blessure plus grave, mais les premiers soins étaient administrés à la maison. Il existait autant de techniques pour fermer une plaie ou guérir un mal de gorge qu’il existait de familles. 

On exploitait aussi les similitudes entre le corps et la nature en plus du transfert par contact pour se débarrasser de différents maux. Par exemple, on grattait un cerisier de haut en bas pour guérir la constipation. On plantait un petit bout de bois dans une dent qui faisait mal et on allait l’enterrer, le mal disparaissant quand le morceau de bois se décomposait. On pouvait aussi attacher un fil à un arbre en disant “rhumatisme, je t’attache” afin de faire disparaître un rhumatisme. Bien que ces méthodes soient plus rares que l’herboristerie dans les sources que nous avons consultées, elles faisaient intégralement partie de la pharmacopée du Canadien français. Il est pertinent de l’utiliser pour supplémenter un traitement de médecine moderne dans une pratique personnelle. 

Certaines personnes étaient détenteurs de dons et ces dons étaient mis au service de la communauté. Le don le plus connu est probablement l’arrêteur de sang. On l’avertissait quand une personne saignait depuis trop longtemps ou par une blessure importante. L’arrêteur de sang utilisait sa propre méthode ou celle qui lui avait été enseignée par la personne qui lui avait passé le don pour arrêter le sang. Par exemple, il pouvait simplement penser à la personne blessée, réciter une prière ou une incantation de son cru. 

Il existait aussi des d’autres formes de dons tel que charmeur de mal de dent, le guérisseur de mal de dos ou le passeur de verrues2. On disait aussi que le 7e fils, et parfois la 7e fille, avait le don de guérison.

Certaines personnes semblaient avoir des pouvoirs qu’il pouvaient utiliser autant pour le bien que pour le mal. Ce qui les distinguent des gens ayant des dons, c’est la versatilité de leurs pouvoirs. Ils n’avaient pas dominion sur un seul mal, mais pouvaient en guérir plusieurs et affecter d’autres sphères de la vie de tous les jours. On parle notamment d’un certains Pierrot Dulac qui avait la mauvaise réputation d’être un sorcier, mais qui arrivaient à guérir les gens et les animaux. On menaçait même le curé d’avoir affaire à Dulac s’il ne voulait pas venir “lever le sort” qui rendaient des animaux malades. Mon personnage favoris avec ce genre de pouvoir était la Vieille Gardipy. Le récit trouvé dans Anecdotes de Barbeau est la seule mention de cette femme. C’est à se demander combien de personnages extraordinaires ont glissés dans l’oubli, car personne n’était présent pour conserver leur histoire. On pouvait compter sur elle pour guérir tous les maux grâce à son eau. Cependant, elle était le seule pouvant s’en servir et il arrivait de mauvaises choses à ceux qui osait lui dérober un peu de son eau3

1 ROY, Carmen (1962). Littérature orale en Gaspésie. Ottawa, Musée national du Canada, bulletin no. 134. 389 p.

2 BUTLER, Gary R. (1995). Histoire et traditions orales des Franco-Acadiens de Terre-Neuve. Les éditions du Septentrion. Sillery. 263 p.

3 BARBEAU, Marius. Anecdotes Populaires du Canada. Première Série. The Journal of American Folklore, Vol. 33, No. 129 (Jul. – Sep., 1920)


Healing

As in all societies, a people which did not have ready access to “modern” medicine had nonetheless many means to heal one’s self. For French Canadians, these means were:

*herbalism and other similar methods

*sympathetic magic

*gifts

*sorcellerie

No description available.

In the works which had sections containing traditional medicine, we find a great number of recipes to treat common ailments and also more serious ones. Most often what was used were herbs which are found in the immediate environment of the community and used in the form of teas and poultices. At times, ingesting or applying human-made products such as gasoline or bleach. Clearly, in a modern practice, it is essential that one gets well informed on the subject and uses critical thinking before re-creating any treatment.  

In our day and age, we know that it is dangerous to bandage one’s self with gasoline to heal a burn, but we have to remember that a goodly number of plants are also not recommended because they are dangerous or may be depending on our state of health. 

That said, it is possible to convert these treatments into rituals. For example, it was recommended to use a dilution of bleach to heal an infection brought on by childbirth (1) (do not do this!). It would therefore be appropriate in a ritual to banish post-partum depression or to get through a difficult labour, to use a few drops of bleach to bathe an effigy of the person with the uterus of their own uterus. 

There lived certain people who were considered to be healers and towards whom people would turn to for help to treat an ailment or a more serious injury, but first aid was often given in the home. There are as many treatments to close a wound or heal a sore throat than there were families. 

Similarities between the human body and and nature as well as contact transfer to get rid of various ailments. As an example, one would scrape a cherry tree from top to bottom to get rid of constipation. You would take a small piece of wood and stick it in a sore tooth and then go bury that piece of wood, the toothache would disappear as the wood would decompose. One could also tie a thread to a tree and say “Rhumatism, I bind you” to make the rheumatism disappear.  

Certain people were also said to have special gifts and these healing gifts were put to service in the community. The most well known gift was probably bloodstopping. These people were called upon when someone was bleeding for a bit too long or if they had a grave wound. The Bloodstopper had their own means to do their work, or some means passed down to them so as to stop the blood flow. For example, they may just have to think of the injured person, recite a prayer or some incantation of their own device. 

There were also other kinds of gifts such as those  of the toothache charmer, backache charmers and those who could pass on warts (3). It was also said that the 7th son and at times the 7th daughter had the gift to heal.
Certain people seem to have had powers which they could use for good or for ill. What separated them from the gifted, was the versatility of their powers. They did not have power over only one ailment, but could heal many of these ills or affect other spheres of daily life. Here we speak most notably of Pierre Dulac who had a bad reputation of being a sorcier, but who was known to heal people and animals as well. My favorite character with this kind of power was La Vieille Gardipy. The story found in the Anecdotes of Barbeau is the only mention of this woman. One has to wonder how many similar exceptional people have slid into the forgotten, as no one was there to keep their story alive. It is said one could count on her to heal any ailment thanks to her water. However she is said to be the only one who could use it and bad things happened to those who tried to steal away some of this water of hers (3).

1 ROY, Carmen (1962). Littérature orale en Gaspésie. Ottawa, Musée national du Canada, bulletin no. 134. 389 p.

2 BUTLER, Gary R. (1995). Histoire et traditions orales des Franco-Acadiens de Terre-Neuve. Les éditions du Septentrion. Sillery. 263 p.

3 BARBEAU, Marius. Anecdotes Populaires du Canada. Première Série. The Journal of American Folklore, Vol. 33, No. 129 (Jul. – Sep., 1920)

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