Battre la vieille année

TW: Mention de violence contre un être supernaturel

TW: mention of violence against a supernatural being

English follows

On retrouve dans la culture canadienne française certaines traditions entourant les Fêtes. En Acadie, une tradition particulière du 31 décembre était la Vieille Année. La veille du Jour de l’An, les familles se rassemblaient pour partager un bon repas et discuter pendant la veillée des difficultés qu’ils avaient éprouvées pendant l’année. C’était l’occasion de revenir sur les événements passés et d’également reconnaître les bénédictions de l’année qui se terminait. Cependant, une fois que minuit sonnait, c’était le temps de Battre la Vieille Année. La Vieille Année était personnifiée par la Vieille Annie, car « année » et « Annie » sont presque des homophones dans la langue parlée en Acadie.

Il était coutume qu’un jeune homme s’habille comme une vieille femme et fasse le tour de la maison en tant que la Vieille Annie, frappant tous les coins avec une palette à cochon. Une fois que tous les coins ont été battus, le jeune homme entrait dans la maison et celui qui était capable de battre et « tuer » la Vieille Année avec la palette s’attirait la chance et s’assurait de vivre assez longtemps pour célébrer le rituel l’année suivante.

Similairement, en Nouvelle-Écosse, des groupes de jeunes se rassemblaient et battaient les quatre coins des maisons de leur voisinage, déclarant qu’ils battaient la Vieille année. Les enfants n’allaient pas au lit tant qu’ils n’avaient pas été assurés que la Vieille Annie était morte.

L’origine de ces coutumes est incertaine, car on ne peut en retrouver les traces exactes en France. L’aspect du travestisme peut rappeler les coutumes irlandaises du mumming ou celles qui entouraient le Carnaval, à Dunkerk en France, mais les racines exactes de cette coutume folklorique sont perdues. Nous savons cependant qu’elle était suffisamment répandue au travers de toutes les Maritimes, ce qui pourrait indiqué que la tradition est plutôt vieille ou qu’elle était suffisamment importante pour qu’elle se propage d’une ville à l’autre.

Il est facile de faire le parallèle entre ce rituel transgressif des normes sociales, encore plus pour l’époque, et les festivités saturnales. Il est possible, mais impossible à prouver, que « l’inversion sociale » des Saturnales ait trouvé un moyen de voyager jusqu’en Nouvelle-France en s’incarnant dans les traditions du Nouvel An.

Alors comment peut-on faire revivre cette coutume aujourd’hui? Premièrement, cette coutume est encore vivante dans les souvenirs de nombreux Acadiens, alors il est important de faire attention à ne pas complètement l’approprier. Cependant, les personnages de la Vieille année et de la Nouvelle année sont suffisamment communs dans les médias pour qu’ils rejoignent plus d’une communauté.

Aussi il est important de reconnaître que cette coutume acadienne n’était pas vue comme de la sorcellerie, mais nous nous permettons de l’y pousser.

Voici une façon d’y arriver:

  • Cuisiner un bon repas, peut-être même une recette de famille, pour la veille du Jour de l’An. Si vous manquez de temps ou d’énergie, achetez quelque chose qui vous fera plaisir ou vous rappelle de bons moments en bonne compagnie. 
  • Invitez votre famille et vos amis à vous rejoindre, ou gardez votre rassemblement plus petit et partagez votre repas avec les gens qui vivent sous votre toit.
  • Racontez et partagez les moments plus difficiles de l’année qui se termine.
  • Placez une partie de votre repas dans de beaux couverts et laissez-les dehors en offrande à la Vieille Annie.
  • Armé d’une cuillère de bois et portant un tablier, l’hôte sort dehors en laissant la porte ouverte.
  • L’hôte cognera sur les coins de la maison alors que les invités sont à l’intérieur.
  • Le tintamarre fera fuir toutes les difficultés qui ont été énoncées préalablement et ainsi la Vieille Annie quittera la maison.
  • Une fois à l’extérieur, elle pourra apprécier le repas que vous lui avez laissé.
  • L’hôte retourne à l’intérieur et annonce l’arrivée de la nouvelle année, maintenant que les peines de l’année passée ont quitté la demeure.  
  • N. B. Si vous habitez un appartement ou ne pouvez pas aller à l’extérieur, cognez simplement la cuillère sur les coins intérieurs de votre logis et suivez le reste des instructions. Le repas peut être réduit et laisse sur le rebord d’une fenêtre.

 Ceci est juste une manière dont cette tradition peut être renouvelée et nous sommes certains que nos lecteurs pourront trouver d’autres façons de battre la Vieille Annie.


*DUPONT, Jean-Claude. (1977) Héritage D’Acadie. Éditions Leméac Inc. Ottawa. 276-78 p.

**https://www.lavenir.net/cnt/253099 

J.J. Lankes – New Year’s day – 1934

There are many traditions in French Canadian culture which pertain to the festive season. One peculiar tradition which was found in Acadia on the 31st of December was called La Vieille année*  [IPA: la.vjɛj.a.ne] (or Saint-Sylvester). On New Year’s Eve, families would gather together and have a hearty meal and they would  go on into the evening telling of their hardships which they endured during that year. This was a somber occasion, one with reflection and a counting of one’s blessings. However, once midnight struck, it was time to Battre la Vieille année [IPA: bat.la.vjɛj.a.ne] (Beat the Old Year). The Vieille année was personified as La Vieille Annie  [IPA: la.vjɛj.a.ni] (the Old Annie) as année and Annie were near homophones in the dialect. 

It was the custom for a young man to dress as an old woman and come to the house where he would guise as La Vieille Annie, beating the outer corners of the house with a palette à cochon  [IPA: pa.lɛt.a.co.ʃɔ̃] (a wooden paddle used to scrape a pig sty). Once this was done the young man would come into the home and whoever was able to beat and “kill” the Old Year with a palette à cochon was declared lucky and assured to live long enough to celebrate the ritual the following year. 

Similarly in Nova Scotia, groups of young ruffians would gather together and bet the four outer corners of the neighbouring houses, declaring that they were “Beating the Old Year” or rather il battait la Vieille Annie  [IPA: il.batɛ.la.vjɛj.a.ni] (They beat Old Annie). Children would not go to bed until they were assured that the Old Annie was dead. 

It is not certain where this custom comes from as we have not found any exact traces of it in France. There is some similarity in the cross-dressing with Irish traditions of mumming and also cross-dressing traditions in Dunkerk, France, around the Carnaval [IPA: caʁ.na.val] (Carnival/Lententide)**. But the exact roots of this folk custom are lost to time. What we do know is that it was widespread enough throughout the Maritimes which may indicate that the tradition is rather old or was significant enough to the people to spread throughout neighbouring towns. 

It is easy to draw some parallels between this socially transgressive ritual (moreso for the era), where young men dress as old women and a tool used in a pig sty is inflicted upon a house, and Saturnalian revelry. It is possible, but not provable, that the “social inversion” of Saturnalia found its way to New France in the lay traditions of the folk year. 

So how are we to revive this custom today? For one, the custom has not fully died out of memory in Acadia, so it is important not to whole-cloth appropriate it out of its social context. However, the Old Year and New Year figures are common enough in the media (the New Year’s baby vs the Old Man of the past year) that at least these notions are common enough.  Also, it is important to remember that the Acadian custom was not viewed through a witchy lens, so for our purposes we will witch it up a little.

Here is one way to do that:

  • Make a nice hearty homemade meal, perhaps an old family recipe on New Year’s Eve. If you lack time and/energy, store bought is fine. Choose something that will make you feel happy and will remind you of good times in good company. 
  • Invite family and friends to come over (or amongst your own household). 
  • Recount the struggles which you endured throughout the year.
  • Take a portion of the meal and set it outside in a nice serving dish, offering it to la Vieille Annie.
  • Then with a wooden spoon in hand and sporting an apron, the host goes outside (leaving the door open).
  • As the guests are in the home, the host will bang on the corners of the house.
  • It is hoped that the raucous will drive out all the spoken hardships from the home, thus the Vieille Annie.
  • Once she is outside, she can enjoy the hearty homemade meal.
  • The host then returns inside and all within can ring in the New Year, now that the woes of the Old Year have left the home. 
  • NB: If you live in an apartment building or cannot go outside, perform the same general outline of this ritual, but bang the wooden spoon on a pot in the four corners of the dwelling to shoo out the old year and leave the morsel of food on a windowsill. 

This is just one of many ways that the tradition can be renewed and we are sure that our readers can think of many other clever ways to  Battre la Vieille Annie


*DUPONT, Jean-Claude. (1977) Héritage D’Acadie. Éditions Leméac Inc. Ottawa. 276-78 p.

**https://www.lavenir.net/cnt/253099

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