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Dans les croyances du Canada français, du catholicisme folklorique et de la Sorcellerie, il existe une importante tradition entourant l’eau courante recueillie le matin de Pâques (2). On croyait que cette eau était une “eau bénite” naturelle. Son usage variait de région en région, mais dans presque toutes les instances, le pouvoir de l’eau de Pâques tournait autour de la guérison.
Dans l’histoire des Canadiens français, il y eut de longs moments où les gens n’avaient pas accès à un prêtre. Il pouvait se passer des décennies sans personne pour administrer les sacrements. C’était particulièrement le cas en Acadie, après le Grand dérangement où plusieurs communautés ne pouvaient que compter sur des laïcs respectés qui connaissaient bien la religion pour obtenir une vie catholique. Cependant, cette vie était bien enracinée dans le monde naturel, où tout était vu comme la Création et ainsi béni par l’Bonyieu. L’eau de Pâques n’était qu’une de ces choses.
Il était commun pour les gens de se rassembler à leur source favorite et, quand le soleil dansait à l’horizon, de remplir leurs seaux et bouteilles, recueillant l’eau bénite pour l’année à venir. Nous sommes assez chanceux pour avoir accès au journal intime de Cécile Murat, une jeune fille acadienne des années 1700, qui a capturé plusieurs des traditions de son peuple. Les traditions ayant trait à l’eau de Pâques se concentraient sur la bénédiction de la maison et la guérison du corps.
Elle nous relate aussi un rite funéraire pour un ancien du village mort en 1797, où des femmes amenaient un vase rempli d’eau de Pâques et une branche de conifère au cimetière, pour l’enterrement. Elles trempaient la branche dans l’eau de Pâques et la passaient à tous ceux présents pour qu’ils puissent asperger le cercueil du défunt (2)
On retrouve une tradition de guérison par l’eau de Pâques au travers de toute l’ancienne Nouvelle-France. Par exemple, dans les Cantons de l’Est du Québec, on croyait que l’eau de Pâques pouvait être utilisée pour soigner les maux d’yeux (3)
En tant que Sorcier.ères, nous vous encourageons à recueillir l’eau de Pâques, pas tant pour ses connotations chrétiennes, mais pour ses bienfaits curatifs et purificateurs. Si nous acceptons que nous vivons dans un monde magique, où certains Jours forts ont un effet sur le monde humain, ajouter l’eau de Pâques à votre trousseau enrichira votre vie magique.
Nous recommandons que le matin de Pâques, avant le lever du soleil, vous alliez à une source locale avec un objet pour recueillir l’eau. Faites une offrande aux esprits de la source, peut-être du tabac ou de la bière d’épinette, leur demandant de bénir votre travail. Lorsque vous sentirez que les offrandes ont été acceptées, placez-vous dans un endroit sécuritaire où le courant n’est pas trop fort pour recueillir l’eau. Lorsque le soleil pointe à l’horizon, qui est un temps liminal important, plongez votre récipient dans l’eau, contre le courant. Embouteillez ensuite l’eau que vous pourrez utiliser dans vos rituels toute l’année.
Within the realm of French Canadian folk-belief, folk-Catholicism and Sorcellerie, there exists an important tradition around waters collected from running streams Easter morning (1). This water is believed to be a naturally occurring “holy water” or “blessed water”. The uses for which varied from region to region and from people to people, yet nearly all instances agree that the magical (or holy) potential of this Eau de pâques (Easter Water) centres upon healing.
Many early French Canadians did not have a regular priest in their communities. Some could go for a decade without anyone to administer the sacraments. This was most notable in Acadia where, after the Grand Dérangement (Acadian Expulsion), many communities relied on knowledgeable and well respected laypeople to provide the necessities of a Catholic life. Yet, that life was deeply rooted in the natural world, as all which abounded was viewed as Creation and as such, blessed by L’Bonyieu. Easter Water was just one such blessing.
It was common for the people to go out to their favourite springs and creeks and, when the Sun was just right “dancing” on the horizon, those gathered would fill their vessels, against the current, collecting the natural holy water for use year-round. We are so lucky to have the personal diary of Cécile Murat, an Acadian girl from the late 1700s, who captured many of the day-to-day living traditions of her people. These traditions, as they relate to Easter Water, focused on blessing the home and healing the body.
She also tells us about the funerary rites for a village elder who passed away in 1797, where women carried a vase filled with the Easter water and an evergreen sprig to the cemetery. They dipped the sprig into the water and passed it around to everyone present so as to besprinkle the grave.(2)
Similar uses of Easter Water can be found all throughout former New France. We have examples from the Eastern Townships in Québec, where it was believed that the waters could be used to heal ailments of the eyes (3).
As Sorciers.ères, it is encouraged that we collect l’Eau de pâques, not so much for its specific Christian connotations, but rather for its curative and cleansing attributes. If we accept that we live in a magical world, one where specific Jours forts (Strong days) have an effect on the human world, adding Easter Water to your trousseau (kit) will enrich your magical life.
We recommend that on Easter morning, before sunrise, you go to a nice local spring or creek with an appropriate water vessel in hand. Make an offering to the river or spring, perhaps some tobacco or spruce beer, asking for it to bless your work. Then, if you feel the offerings were well accepted, place yourself at a safe spot where the water isn’t running too hard. When the sun comes up and breaks the horizon, which is an important liminal time, dip your vessel into the waters against the current. Then, bottle the water and cork it for use in your magical rituals throughout the year.
- Croyances et pratiques populaires au Canada français, DesRuisseaux, Montréal, 1973, p. 42
- Women and Acadian popular religious culture in Southwestern Nova Scotia, 1795-1820, Gaudet, Vancouver British Columbia, 2018, p. 53
- Croyances et pratiques populaires au Canada français, DesRuisseaux, Montréal, 1973, p. 43
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