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Récemment nous avons lu un autre conte fantastique de la série Contes populaires. Dans la quatrième série, Gustave Lanctôt présente certains contes de la collection Adélard Lambert. La famille Lambert était originellement de Berthier (Québec), mais, comme plusieurs autres Canadiens français, ils se sont éventuellement retrouvés dans la région de Woonsocket, RI. Nous avons auparavant présenté du matériel provenant de Woonsocket ici quand nous avons discuté des loups-garous au Michigan et en Nouvelle-Angleterre. Il y a plusieurs contes merveilleux dans cette collection, comme celui-ci, et nous sommes redevables à la famille Lambert de les avoir préservés.
L’étonnant conte de La tuque percée nous raconte qu’un certain Jacques Rusot qui avait été un bon marchand a malheureusement vu sa source de revenu se tarir. Astucieux comme il l’était, il trouva une manière de se jouer du Yâbe et d’obtenir autant d’argent et d’or qu’il en rêvait.
Comble de malchance, une nuit d’automne la grange de Jacques fut frappée par un éclair et brûla jusqu’à ce qu’il n’en reste plus que des cendres. Le feu se propageat à son écurie et il perdu tous ses animaux. Il avait abandonné tout espoir quand le Yâbe se présenta devant Jacques et lui dit qu’il pourrait lui procurer tout l’or et l’argent que son cœur désirait. Tout ce que Jacques avait à faire, c’était de signer un papier qui stipulait que dans un an et un jour, Jacques appartiendrait au Yâbe corps et âme.
Jacques était un bon marchand, très sage sinon un peu louche… Il fit au Yâbe une contre-offre, indiquant qu’il ne signerait le papier que sous trois conditions. D’abord, le Yâbe devait remplir sa tuque d’or et d’argent, deuxièmement Jacques allait faire un trou dans le plafond de sa grange au rebord duquel il allait clouer sa tuque et finalement le Yâbe ne devait pas se présenter avant un an et un jour pour qu’il puisse jouir de sa richesse en paix. Le Yâbe accepta ces conditions.
Le Yâbe vient donc remplir la tuque de Jacques. Cependant Jacques avait fait un trou dans sa tuque qu’il avait refermé avec un cordon. Quand les pièces commencèrent à remplir la tuque, Jacques ouvrit la tuque et les pièces tombèrent dans la grange. Encore et encore le Yâbe vint remplir la tuque, mais à chaque fois, elle apparaissait vide. Ça ne prit pas de temps au Yâbe pour perdre patience et venir demander quelle supercherie Jacques employait. Jacques se moquait du Yâbe en chantant cette chanson.
Tu es bon diable, tu es bon diable;
Verse, verse dans ma tuque,
Regarde, cherche et reluque.
C’est un bon diable, c’est un bon diable,
Ces beaux écus, ces beaux écus,
Oui, de ma tuque sont disparus.
Maintenant Jacques avait été très rusé en imposant au Yâbe la condition de ne pas se montrer avant un an et un jour sous peine de voir leur marché tomber à l’eau. À cette insulte, le Yâbe disparu très énerve dans un nuage de feu et de fumée si gros qu’il en détruit presque le bâtiment. À la fin, Jacques Rusot put garder son corps et son âme… ainsi que son or et son argent. Il vécut paisiblement encore plusieurs années, donnant une bonne partie de sa richesse à des œuvres de charité.
Nous espérons que vous avez apprécié ce conte de la collection de Mme Lambert. Que cela nous vous aille pas (trop) donné envie de vous vendre corps et âme au Yâbe
The bottomless tuque
Recently we have come to read another astonishing folktale from the Contes populaires series. In the fourth series published in 1923, Gustave Lanctot presents some tales from the Adelard Lambert collection. The Lambert family was originally from Berthier (Québec), however, like many other French Canadians, they eventually ended up in Woonsocket, RI. We have previously presented material from Woonsocket here when we discussed the loup-garou in Michigan and New England. There are many wonderful tales to be told from this collection, such as this one, and we owe a great debt to the Lambert family for all which they helped preserve.
The astonishing tale, called La tuque percée (The pierced tuque), tells of one Jacques Rusot who had been quite the merchant in his day, though came to fall on hard times. Being as clever as he is, he came to figure out a way to swindle the Yâbe (Diable, Devil) into giving him an untold measure of gold and silver.
As if nothing could have gotten worse for Jacques, one autumn night, his barn was struck by lightning and it burned to the ground. What’s more, the fire spread to his stables and he lost all his livestock. He had abandoned all hope. Then came the Yâbe who told Jacques that he could provide him with all the gold and silver he could ever desire, all Jacques would have to do is sign a paper stating that at the end of one year and a day, his body and soul would belong to the Devil.
Jacques was a great merchant, very wise if not a little shifty… he countered the Yâbe’s offer by stating that he would sign the paper under three conditions. First: “You are to fill my tuque with gold and silver”, second “I will cut a hole through the roof of my barn, within it I will nail my tuque from the inside”, thirdly “you are not to show yourself for a year and a day so I can enjoy my earnings in peace”. To these conditions the Yâbe agreed.
Like clockwork, the Yâbe came and filled the tuque. However, Jacques had cut the bottom out of the tuque and added a drawstring. When the coins went in, he would just open the tuque and the coins would fall below. Again and again the Yâbe came and filled it up, but each time it was as though it was empty. It didn’t take long for him to get upset and demand to know what trickery Jacques had pulled on him. Jacques would mock the Yâbe, singing:
Tu es bon diable, tu es bon diable;
Verse, verse dans ma tuque,
Regarde, cherche et reluque.
C’est un bon diable, c’est un bon diable,
Ces beaux écus, ces beaux écus,
Oui, de ma tuque sont disparus.
You’re a good devil, you’re a good devil;
Pour, pour into my tuque,
Look, search and ogle.
He’s a good devil, he’s a good devil,
These beautiful coins, these beautiful coins,
Yes, they’re gone from my tuque.
Now, Jacques was pretty sly as he warned the Yâbe that if he were to show himself, the deal would be off. At this insult, the Yâbe disappeared in such a huff that fire and smoke nearly engulfed the building. In the end, Jacques Rusot got to keep his body and soul… as well as all the gold and silver. He lived many more years, quietly and at home, giving much of his riches to charity.
We hope you enjoyed this folktale from the collection of Mrs. Lambert. May it not tempt your body and soul to the Devil… too much.
1- Lanctot, G. Contes Populaires Canadiens. Quatrième Série. Journal of American Folklore, Jul. – Sept., 1923, Vol. 36, No. 141, pp 214-216
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